Burn-out du Père Noël : un vrai cas d’école d’épuisement professionnel !

Honnêtement, quand on y pense, le Père Noël est un vrai cas d’école de burn-out, non ? Des millions d’enfants le sollicitent chaque année, lui écrivant des longues listes de cadeaux. Il s’attelle à les lire puis à passer ses commandes auprès de centaines de fournisseurs. Il prévoit la distribution dans un temps imparti, et lorsqu’il est débordé c’est à lui de recruter des petites mains qu’il doit chaque année former. Il travaille dans des conditions météo délicates et il obtient de moins en moins de reconnaissance. A lui seul, il regroupe toutes les sources potentielles d’épuisement professionnel, qu’on appelle aussi burn-out.

Je ne parle pas de cette expression rentrée dans le langage courant et qui évoque dans l’imaginaire collectif « j’en peux plus ». Je parle du burn-out en tant que phénomène qui a une réalité psychologique, sociologique et médicale. Pour Freudenberger, premier psychologue à avoir élaboré une réflexion sur le sujet en 1974, le burn-out c’est la maladie des battants, des premiers de la classe, des personnes qui se tuent au travail, qui manquent de sommeil, qui bûchent. Ça ne touche pas les dilettantes, ceux qui s’en fichent du regard de leur patron, ceux que ça ne dérange pas de devoir remettre les choses au lendemain. Ça touche les personnes consciencieuses, soucieuses de bien faire et pour qui le travail a une valeur importante. Et le Père Noel, c’est vraiment son cas !

Décryptage des principales causes d’un burn-out assuré :

1/ Une charge de travail excessive:

Tout commence par la lecture effrénée de millions de listes de cadeaux. Bien sûr, le Père noël a déjà prévenu le monde entier que s’organiser en amont lui permettrait de travailler dans des meilleures conditions, mais, pff…, que nenni ! Chaque année c’est du dernière minute, et c’est dans la précipitation qu’il passe ses commandes de jouets auprès de ses fournisseurs. Il assure la logistique pour le stockage et la livraison des cadeaux aux quatre coins du monde et fait des miracles pour que chaque enfant reçoive bien le bon jouet le 25 décembre avec le sourire. Quelle responsabilité ! Il le dit chaque année, c’est trop pour un seul homme.

2/ Des tâches répétitives:

Ses tâches sont répétitives et très rythmées : le Père Noël a moins d’une minute par foyer pour se garer, sauter de son traîneau dans la neige, descendre par la cheminée, placer les cadeaux sous le sapin puis remonter dans son traîneau et passer à la maison suivante. Dans un temps record, il va répéter inlassablement ces mêmes besognes. Et faire tout le temps la même chose, depuis des siècles, ça se solde inexorablement par épuisement professionnel.

3/ Une dépersonnalisation du travail:

Ce qui est le plus désarmant, malgré le mythe qu’incarne le Père Noël, c’est que sa tournée va s’avérer complètement dépersonnalisée car il va devoir distribuer dans la solitude et l’anonymat le plus complet les jouets tant attendus. Il n’a pas le temps de faire connaissance, ni avec ses clients ni avec ses fournisseurs, pas le temps pour créer du lien, échanger et partager. Pas le temps pour ce qui est le plus nécessaire à tout être humain : entrer en relation.

4/ Le manque de reconnaissance:

Pour couronner le tout, le père Noël fait face à un manque de reconnaissance croissant : de plus en plus jeunes, les enfants pensent que le Père Noël n’existe pas. Ils grandissent trop vite et leurs rêves sont brisés par des parents ou des frères et sœurs aînés désabusés. Un mythe s’effondre, pas seulement pour les enfants, mais aussi pour le Père Noël, qui n’est plus reconnu pour un travail qu’il effectue fidèlement et sans relâche avec une conscience professionnelle sans pareille.

5/ Fin de mission brutale:

Nous sommes le 26 décembre, ça y est, c’est mission accomplie pour le Père Noël. Il est désormais épuisé aussi bien physiquement que psychiquement. Il a fait son travail dans un dévouement le plus total, courant après les objectifs qu’il s’était fixés. Il a passé des nuits blanches, il a prêté attention aux moindres détails, il a couru et il va basculer dans l’ennui et l’isolement le plus total jusqu’au prochain courrier. Et qui sait, peut-être risque-t-il de passer du burn-out au bore-out (syndrome d’épuisement professionnel par l’ennui et dû à une sous-charge de travail) ?

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