La recherche du bonheur est au centre de nos préoccupations. De plus en plus de thérapies d’inspirations différentes apparaissent et le développement personnel a atteint son apogée. Au 21ème siècle, comment être heureux est LA question de tout un chacun.
Il suffit d’ouvrir n’importe quel magazine, d’écouter la radio ou de regarder une émission de télé pour constater que la quête du bonheur touche tout le monde. Et comment accéder au bonheur est une question complexe, à laquelle de plus en plus de professionnels de santé, philosophes et chercheurs tentent de répondre.
Paradoxalement, l’évolution rapide de la science et de la technologie a rendu beaucoup de choses tellement plus simples : voyager à l’autre bout du monde en quelques heures, travailler à distance avec des collaborateurs de tous pays, communiquer de plus en plus vite, accéder à de l’information de manière de plus en plus simple. Tout semble de plus en plus facile. Et pourtant, nous cherchons désespérément la recette du bonheur…
Je me suis longtemps demandé s’il existait des individus plus doués que d’autres pour être heureux.
Si, de la même manière que certains ont le gène des yeux bleus ou des cheveux frisés, certains ont cette prédisposition à être heureux. Lorsque je parle de prédisposition à être heureux, je parle de cette capacité à porter un regard positif sur le monde et qui permet une lecture du monde plus gaie en quelque sorte.
Nous savons bien qu’un verre contenant de l’eau à hauteur de la moitié du récipient peut être perçu comme à moitié vide ou à moitié plein, selon les individus. Mais alors, qu’est ce qui fait que certains le perçoivent à moitié vide et d’autres à moitié plein ? et surtout, si a priori, nous le percevons comme à moitié vide, pouvons-nous nous rééduquer à le voir à moitié plein et à devenir ainsi plus doués au bonheur ?
Et ce serait quoi au juste une capacité à voir du moitié plein ?
Le regard qu’on porte sur le monde est fondamental pour déterminer la perception qu’on a des choses et des gens qui nous entourent ou des événements que nous vivons. D’ailleurs, lorsqu’on interroge deux personnes ayant vécu exactement le même événement, elles auront une toute autre façon de le raconter car elles n’auront pas eu la même perception de ce qui leur est arrivé. Si bien que nous pourrions avoir l’impression qu’elles ne parlent pas de la même chose.
Ce regard sur la vie va être forgé par notre éducation, notre enfance, les mots que l’on a entendus sur nous, sur les autres et sur le monde.
Mais ce regard se travaille aussi dès lors qu’on a compris quelques fondamentaux :
- L’attitude de celui qui voit le verre à moitié vide n’est pas anormale, pathologique ou de mauvais augure quant à notre faculté à être heureux. Rassurez-vous, le fait de remarquer le négatif est une tendance humaine bien connue en psychologie, qu’on appelle le biais de la négativité. L’espèce humaine est biologiquement programmée à attacher plus d’attention et à réagir plus vite et plus fort aux mauvaises nouvelles qu’aux bonnes. Pour quelle raison ? tout simplement parce que nous sommes une espèce qui s’est construite à travers l’instinct de survie et savoir repérer un danger potentiel, du négatif donc, nous permet de nous protéger. Alors à tous ceux qui repèrent immédiatement la faute d’orthographe dans un courrier, la petite tâche à peine visible sur une chemise ou qui retiennent le seul défaut énuméré lors de leur entretien d’évaluation (alors que leur boss a également fait des éloges…) dites-vous bien que c’est normal puisque notre espèce repère naturellement le négatif.
- A contrario, l’impact des mots à connotation positive sur nous est énorme. Il a été montré qu’employer des mots à fort impact positif comme beau, bien ou encore bon, influence positivement notre cerveau. Se donner des défis positifs est également impactant sur notre volonté. Plutôt que dire par exemple « je ne veux plus fumer », formuler positivement « je veux avoir une hygiène de vie saine » nous amènera à mettre en place des comportements dans ce sens et permettra un ancrage positif vers ce changement de comportement. Il en va de même pour maigrir, si perdre du poids est une expression largement employée, je préfère la formule gagner en légèreté, parce que gagner c’est tellement mieux que perdre…
- Exprimer sa gratitude envers les petites choses de la vie est également impactant sur notre cerveau. Reconnaitre ce qui va bien et dire merci sur le positif qui nous arrive, nous incite à en percevoir davantage. Oui, plus nous attirons notre attention vers les bonnes choses, plus nous allons les remarquer spontanément. C’est une véritable posture à adopter que verbaliser au quotidien les choses positives qui nous arrivent. Et envoyer des messages positifs à son cerveau sur ce qu’on a réalisé personnellement ou professionnellement, sur ce qu’on a obtenu des autres, sur un instant de sérénité, sur des choses simples, c’est une philosophie de vie nourrissante.
Vous l’aurez compris, voir le bonheur est une aptitude qui se travaille. Plutôt qu’aptitude innée, je préfère dire que c’est comme un sport. Comme une activité physique qui fait ses preuves lorsqu’elle est pratiquée régulièrement. Si notre cerveau est naturellement formaté pour retenir le négatif, alors à nous de le remuscler version positive. En s’entrainant à percevoir autrement et à exprimer différemment. Et ça, c’est à la portée de tous.
Et vous, envie d’essayer d’apprendre à voir le verre à moitié plein?
Pour tout renseignement, prenez contact avec Claire Dahan – Psychologue Paris 13
5 Commentaires
Un article qui a le mérite d’être très « clair » et bien écrit. Oui, le bonheur est le le regard bienveillant que nous portons sur le monde et sur nous-même dans ce monde. C’est un sport et l’article donne envié de s’entraîner ! Bravo !
Merci pour votre commentaire. Je suis ravie que vous ayez pu y trouver une source d’inspiration pour un autre regard sur la vie.
Enfin un article fin, accessible et non culpabilisant.
Vive la psychologie positive,! Bravo pour ce nouveau site, en lui même apaisant!
Merci d’avoir pris le temps de le lire
Commentaires fermés